Rhum de Jamaïque

Quelle est l’histoire du rhum de Jamaïque ?

L’aventure du rhum de Jamaïque est intimement liée au colonialisme et à l’impérialisme de la couronne d’Angleterre. Les colons britanniques ont considérablement forgé les bases de l’exploitation et de l’industrie de la canne à sucre dès leur occupation de l’île en 1655. À la suite de cet événement, de très nombreuses plantations ont vu le jour. Près de cent ans plus tard, l’île est sacrée plus grand producteur de sucre et de rhum au monde, et le restera jusqu’au 18e siècle ! En 1784, l’île recensait plus de 1000 distilleries ! Mais la crise du sucre est passée par là dès le début du 20è siècle: 

Petit à petit, les distilleries ont fermé leurs portes, aujourd’hui il ne reste plus que 6 distilleries fumantes ! Appleton, New Yarmouth, Worthy Park, Long Pond, Hampden et Clarendon (Monymusk).

Le savoir-faire du rhum de Jamaïque

Ce qui a fait la richesse et la popularité du rhum de Jamaïque, c’est bien la puissance de ses senteurs et parfums remarquables. Les rhums jamaïcains sont lourds et chargés en arômes, à tel point qu’ils sont également connus sous le nom de stinky rums (rhums puants).

Pour arriver à un tel résultat, la Jamaïque a conservé à ce jour son savoir-faire unique en matière de procédé de fabrication, notamment concernant la fermentation et la distillation. 

Les distilleries jamaïcaines utilisent des techniques de fermentation qui font l’objet de légendes urbaines et accentuent le mythe du rhum jamaïcain avec l’utilisation des dunders (vinasse récupérée de précédentes distillations qui macèrent dans des fosses pendant plusieurs mois et auxquelles on rajoute des matières organiques telles que fruits et parfois même carcasses) et une durée de fermentation plutôt longue qui peut aller jusqu’à plusieurs mois.

Bien que certaines distilleries soient équipées de colonnes de distillation, la majorité des rhums jamaïcains sont distillés en alambic à repasse.

Les rhums de Jamaïque bénéficient d’une classification spécifique en fonction de leur concentration aromatique calculée en nombre d’esters (grammes par hectolitre d’alcool) allant du plus léger (de 80 à 150 gr/hlap) au plus lourd (de 500 à 1700 esters)

Chaque distillerie a également développé sa propre classification, connue sous le nom de “marks”.

Quelles sont les grandes marques de rhum de Jamaïque ?

Les principales marques de rhums jamaïcains sont parmi les plus anciennes. Le premier nom est un des plus fameux: il s’agit d’« Appleton Estate », qui est aussi la plus vieille distillerie de l’île. Son lancement a débuté en 1749. Pendant longtemps Appleton a été la seule distillerie jamaïcaine à commercialiser du rhum vieux sous sa propre marque alors que la production de rhum vieux des autres distilleries du pays était plutôt destinée à la vente au vrac à l’étranger.

De nombreux embouteilleurs indépendants s’y sont intéressés et mis en bouteille du rhum de Jamaïque. Ferroni avec le rhum blanc Dame Jeanne N°9, Compagnie des Indes et le Jamaica Navy Strength, Velier ou encore Plantation.

Depuis quelques années, d’autres distilleries de l’île se sont mises à commercialiser du rhum vieux sous leur propre marque comme Worthy Park avec son premier rhum vieux Worthy Park Single Estate, Long Pond ou encore Hampden avec le rhum Hampden 2010 LROK 47% ou bien le rhum vieux Hampden Estate 8 ans.

Quant aux Jamaïcains, eux ce qu’ils aiment boire, c’est le rhum blanc overproof : à ce jour, le rhum blanc Wray & Nephew est toujours considéré comme le premier rhum consommé et vendu du pays !

Comment choisir votre rhum de Jamaïque ?

Tout dépend de l’utilisation que vous souhaitez donner à votre rhum de Jamaïque. Par exemple, le rhum blanc se destine plutôt à une consommation en cocktail, ajouté à d’autres ingrédients. Leur puissance est particulièrement appréciée pour réaliser des cocktails Tiki. 

Le rhum ambré est plus subtil : l’arôme se complexifie, il peut alors être goûté à sec. Quant au rhum vieux jamaïcain, il représente vraiment le « rhum de dégustation » par excellence. Mais ces 2 derniers peuvent également servir à la réalisation de cocktails. Nous vous donnons d’ailleurs ci-dessous 3 recettes de cocktails à base de rhum jamaïcain, très simples à réaliser :

Planter’s Punch (source : colada.fr)

A ne pas confondre avec le planteur antillais.

• 3 cl de rhum vieux jamaïcain comme le Smith and Cross
• 3 cl de jus de citron vert
• 3 cl de sirop de sucre
• ½ tranche d’orange fraîche
• de la glace pilée

Mettez le tout dans un verre long drink ou de type tumbler, ajoutez la glace, mélangez à l’aide d’une cuillère, dégustez !

Wray Rum Punch (source : Wray and Nephew Canada)

Correspond à ce que l’on appelle un planteur aux Antilles ou un punch en France métropolitaine

• 9 cl de rhum blanc Wray and Nephew Overproof
• 15 cl de jus d’orange
• 12 cl de jus d’ananas
• 3 cl de rhum Appleton Signature blend
• 15 ml de grenadine
• 75 ml de jus de citron vert

Mettez le tout dans un grand bol (ou bol à punch) avec de la glace. Servez dans des verres individuels.

Ti’ punch Jamaïcain (source : boiremixologie.com)

• 6 cl de rhum Appleton Signature Blend
• 3 quartiers de lime ou citron vert
• 15 ml de sirop de canne
• Ginger beer

Versez le sirop de canne et le rhum dans un verre tumbler ou long drink. Pressez les quartiers de lime et déposez les dans le verre. Ajoutez de la glace et complétez avec de la ginger beer.

C’est prêt !

Pour faire le meilleur choix, il vous suffit de réfléchir à l’expérience que vous recherchez. En fin de compte, la Jamaïque est un des producteurs historiques et emblématiques de rhum. Nous vous invitons à découvrir toutes ses saveurs, tout en profitant modérément de tous ses accords de caractère !